Origines et histoire du vin de vermouth

Le vermouth, également connu dans le Piémont, est l'un des rares vins auxquels on peut attribuer une origine précise. Son histoire a commencé en 1786 avec Antonio Benedetto Carpano, propriétaire d'un magasin à Turin et spécialiste des plantes médicinales. Le jeune homme a élaboré cette boisson en s'inspirant des anciens modèles des Grecs et d'Hippocrate qui, selon la légende, consistait à aromatiser le nectar de Bacchus avec des épices, du miel et des herbes pour rendre le goût plus agréable et éventuellement cacher d'éventuels défauts. Carpano a donc décidé de partir d'un produit local, le Moscato di Canelli, et, en ajoutant des épices et des herbes aromatiques, il a obtenu un vin épicé unique et innovant, qui est rapidement entré dans la cour de la Savoie et a transformé son magasin de liqueurs en l'endroit le plus populaire de tout Turin. Carpano a appelé son invention Vermouth, très probablement inspirée du mot allemand Wermut, qui désigne l'Arthemisia Absinthum, plus communément appelé Absinthe, l'arôme principal. Une autre hypothèse, moins accréditée mais néanmoins rapportée par certaines sources, suggère que le terme a été créé par un herboriste français sous le règne du Roi Soleil comme une boisson simili, appelée Wehrmut (Wher = armée et Mut = courage), dédiée aux soldats pour faire face aux guerres en Allemagne. Malgré cela, on peut affirmer, comme le dit Arnaldo Strucchi dans sa monographie "Le Vermouth de Turin", que "s'il n'est pas né au Piémont, alors à Turin il a eu le baptême de la gloire".

Ingrédients et types

Le Vermouth représente l'excellence piémontaise et est produit depuis des siècles par d'anciennes caves de Turin telles que Mulassano, Cinzano et Cocchi. Aujourd'hui, il est devenu le point de référence pour l'heure de l'apéritif et rappelle tout le charme des anciennes atmosphères de Turin.

Le processus de production est resté plus ou moins inchangé et doit respecter certains critères établis par le cahier des charges. Tout d'abord, il doit contenir au moins 75 % de vin blanc (le Moscato est très courant, mais le Gavi ou le Timorasso sont également utilisés) ou, dans de rares cas, même du rouge. De l'alcool peut être ajouté pour garantir que le titre alcoométrique minimal soit égal ou supérieur à 15,50 % et ne dépasse pas 22 %. La recette reste cependant secrète, mais prévoit l'infusion avec des temps et des quantités différentes des éléments suivants: armoise (elle doit nécessairement être là) et une grande quantité de différentes épices/bières variables selon le choix du producteur (gentiane, vanille, genièvre, cannelle, noix de muscade, sureau, quinquina, menthe et bien d'autres). En fonction du niveau de sucre atteint, il peut être divisé en plusieurs catégories:

• Extra sec, moins de 30 g/l
• Sec, moins de 50 g/l
• Demi-sec, entre 50-90 g/l
• Demi-sucré, entre 90 et 130 g/l
• Doux, plus de 130 g/l

En outre, parmi les types de couleur, on peut citer le blanc, le rose et le rouge, ce dernier étant le seul auquel on peut ajouter du caramel ou du sucre brûlé pour obtenir cette nuance.

Depuis 2017, il est reconnu par la région du Piémont avec l'IG, indication géographique. Une dénomination qui prévoit des facteurs plus restrictifs, parmi lesquels l'utilisation d'absinthe exclusivement piémontaise et de vin produit au niveau national.

Service et mixologie

Dans le marché très animé du vin piémontais, cette excellence turinoise occupe une place importante, notamment en ce qui concerne l'heure de l'apéritif. Comme le veut la tradition, il peut être dégusté en toute simplicité avec des glaçons, des tranches d'orange et des zestes de citron pressés sur le verre ou il peut devenir un protagoniste dans la création des cocktails les plus excentriques et les plus célèbres. Le type Dry est principalement utilisé pour la fabrication des cocktails de Martini, tandis que la version douce produit les célèbres Negroni, Negroni Sbagliato, Americano, Rob Roy, Manhattan et bien d'autres.